Dans le domaine de la cybersécurité, les mises à jour logicielles jouent un rôle fondamental. Pourtant, elles sont trop souvent négligées par les TPE et PME, faute de temps ou de sensibilisation. Cette omission peut entraîner de graves conséquences, car les vulnérabilités non corrigées dans les systèmes d’exploitation, logiciels ou matériels offrent une porte d’entrée idéale aux cybercriminels. Cet article explore pourquoi les mises à jour sont essentielles, leurs impacts sur la sécurité d’une entreprise, et les bonnes pratiques pour les effectuer.
Pourquoi les mises à jour sont-elles si importantes ?
Les mises à jour, appelées également patches, corrigent des failles de sécurité dans les systèmes et applications. Lorsqu'une vulnérabilité est découverte, les éditeurs publient rapidement un correctif pour empêcher qu’elle ne soit exploitée par des attaquants. Cependant, tant que ces correctifs ne sont pas appliqués, les systèmes restent exposés.
Les risques liés à l’absence de mises à jour :
- Exploitation des failles connues : Les cybercriminels ciblent activement les vulnérabilités publiées pour s’introduire dans les systèmes. Certaines attaques massives exploitent des failles seulement quelques jours après leur divulgation.
- Propagation des attaques : Une machine vulnérable peut permettre aux attaquants d’accéder à tout le système d’information, causant des dégâts plus importants.
- Perte de données : Les systèmes non mis à jour sont souvent la cible de rançongiciels ou de malwares qui bloquent ou volent les données de l’entreprise.
- Atteinte à la réputation : Une entreprise victime d’une cyberattaque peut perdre la confiance de ses partenaires et clients.
Étapes clés pour une gestion efficace des mises à jour
1. Utiliser des systèmes et logiciels maintenus
- Matériel : Assurez-vous que les équipements utilisés (ordinateurs, routeurs, serveurs) sont encore pris en charge par leurs fabricants. Les appareils obsolètes ne reçoivent plus de mises à jour.
- Logiciels : Vérifiez que les logiciels installés sont toujours maintenus par leurs éditeurs. Par exemple, les versions anciennes de Windows ou de certains outils bureautiques ne bénéficient plus de correctifs de sécurité.
Si un équipement ou un logiciel n’est plus maintenu, envisagez de le remplacer pour éviter les risques liés à son utilisation.
2. Activer les mises à jour automatiques
De nombreux systèmes d’exploitation et logiciels offrent la possibilité de télécharger et d’installer automatiquement les correctifs dès qu’ils sont disponibles. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour :
- Les systèmes d’exploitation (Windows, macOS, Linux).
- Les logiciels bureautiques.
- Les navigateurs web et leurs extensions.
- Les équipements réseau comme les box Internet et les routeurs.
L’activation des mises à jour automatiques garantit que les correctifs critiques soient appliqués sans délai, limitant ainsi les risques.
3. Planifier des mises à jour régulières
Pour les équipements ou logiciels ne disposant pas de mises à jour automatiques, il est important de mettre en place un processus manuel. Voici quelques conseils :
- Définissez une fréquence : Planifiez des vérifications hebdomadaires ou mensuelles pour rechercher les mises à jour disponibles.
- Identifiez les responsables : Désignez une personne ou une équipe en charge des mises à jour, surtout si vous disposez de plusieurs équipements ou logiciels.
- Priorisez les correctifs de sécurité : Certains correctifs sont plus urgents que d’autres, notamment ceux corrigés après la découverte de failles critiques.
4. Gérer les mises à jour des sous-traitants
Si vous faites appel à un prestataire informatique ou à un service externalisé, assurez-vous que la gestion des mises à jour est incluse dans votre contrat. Exigez que :
- Les systèmes qu’ils maintiennent soient mis à jour rapidement.
- Vous soyez informé des mises à jour appliquées et des éventuelles vulnérabilités.
5. Tester les mises à jour avant leur déploiement
Pour les PME disposant d’un environnement informatique complexe, il est prudent de tester les mises à jour sur un poste ou un serveur dédié avant de les déployer à grande échelle. Cela permet de s’assurer qu’elles n’ont pas d’impact négatif sur les performances ou les fonctionnalités des outils utilisés.
Cas concrets : L’importance des mises à jour
Cas 1 : Une PME victime d’une faille non corrigée
En 2017, la faille "EternalBlue" a été exploitée par le rançongiciel WannaCry, affectant des milliers d’entreprises dans le monde. Cette attaque ciblait des systèmes Windows non mis à jour, bien qu’un correctif ait été publié par Microsoft deux mois avant. Une PME française a vu son activité paralysée pendant plusieurs semaines car ses ordinateurs n’avaient pas été patchés, entraînant une perte de chiffre d’affaires et de nombreux clients.
Cas 2 : Une entreprise proactive
Une entreprise de services numériques a mis en place un processus de mises à jour hebdomadaire pour ses serveurs et postes de travail. Lors d’une alerte concernant une faille critique sur un logiciel de gestion utilisé, elle a immédiatement appliqué le correctif. Cela lui a permis d’éviter une campagne de cyberattaques ciblant cette vulnérabilité.
Bonnes pratiques pour une gestion optimale des mises à jour
- Sensibilisez les collaborateurs : Expliquez à vos équipes l’importance des mises à jour et incitez-les à ne jamais négliger les notifications de correctifs.
- Centralisez la gestion des mises à jour : Si possible, utilisez un outil de gestion centralisée des correctifs (comme WSUS pour Windows ou des solutions tierces) pour simplifier le processus.
- Surveillez les alertes de sécurité : Suivez les annonces des éditeurs logiciels et des organismes comme l’ANSSI ou Cybermalveillance.gouv.fr pour identifier rapidement les vulnérabilités critiques.
- Documentez le processus : Tenez un registre des mises à jour effectuées et des versions des logiciels pour garder une trace de votre conformité.
Conclusion
Les mises à jour régulières sont une défense de première ligne contre les cyberattaques. Elles permettent de corriger les failles exploitées par les attaquants et de maintenir la sécurité de votre système d’information. En appliquant les correctifs dès leur publication, en utilisant des systèmes maintenus, et en sensibilisant vos collaborateurs, vous réduisez considérablement le risque d’incidents. Pour une TPE ou une PME, adopter une gestion proactive des mises à jour est une étape incontournable pour protéger son activité et garantir sa pérennité. Ne laissez pas une vulnérabilité connue devenir votre point faible : mettez à jour vos systèmes dès aujourd’hui !