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Assurances cyber : quelles protections pour les TPE/PME face aux cyberattaques ?

Les cyberattaques sont en constante augmentation et ne ciblent pas uniquement les grandes entreprises. Les TPE et PME, souvent moins bien préparées, sont particulièrement vulnérables. Une attaque réussie peut avoir des conséquences désastreuses : pertes financières, interruption d’activité, atteinte à la réputation, ou encore responsabilités légales en cas de fuite de données. Face à ces risques, les assurances cyber se présentent comme une solution pour limiter l’impact des cyberattaques. Mais que couvrent-elles réellement et comment choisir la bonne couverture pour votre entreprise ? Cet article vous guide étape par étape.

Pourquoi les TPE/PME sont-elles ciblées par les cyberattaques ?

Contrairement aux idées reçues, les cybercriminels ciblent souvent les petites et moyennes entreprises pour plusieurs raisons :

  1. Moins de protections : Les TPE/PME disposent rarement des moyens financiers ou humains pour mettre en place des mesures de cybersécurité avancées.
  2. Accès indirect à des grandes entreprises : Les PME travaillant avec des grandes organisations peuvent être utilisées comme porte d’entrée pour attaquer leurs partenaires.
  3. Probabilité de payer une rançon : Les PME sont plus susceptibles de payer une rançon pour retrouver l’accès à leurs données ou limiter les dégâts.

Que couvre une assurance cyber ?

Une assurance cyber (ou cyberassurance) est conçue pour protéger les entreprises des conséquences financières et opérationnelles d’une cyberattaque. Bien que les garanties varient d’un contrat à l’autre, voici les principales protections offertes :

1. Gestion des incidents

  • Prise en charge des coûts liés à l’intervention d’experts pour limiter les dégâts :
    • Informaticiens pour contenir l’attaque et restaurer les systèmes.
    • Consultants en cybersécurité pour identifier la faille et renforcer les protections.
    • Juristes pour gérer les aspects légaux (en cas de fuite de données).

2. Perte d’exploitation

  • Compensation des pertes financières dues à l’interruption d’activité provoquée par une cyberattaque. Cela inclut les arrêts de production, les ventes perdues et les coûts de redémarrage.

3. Extorsion numérique

  • Couverture des frais liés à une demande de rançon, notamment :
    • Négociation avec les cybercriminels.
    • Paiement (dans certains cas) de la rançon, bien que cela reste une option controversée.

4. Responsabilité civile

  • Prise en charge des réclamations de tiers (clients, partenaires, etc.) en cas de fuite ou de compromission de leurs données.
  • Couverture des frais juridiques, des indemnisations et des sanctions réglementaires (par exemple, pour non-conformité au RGPD).

5. Frais de communication de crise

  • Aide pour gérer les conséquences médiatiques d’une cyberattaque. Cela peut inclure l’embauche d’une agence de communication pour rassurer les clients et protéger la réputation de l’entreprise.

Quels risques l’assurance cyber ne couvre-t-elle pas ?

Certaines limites ou exclusions sont souvent présentes dans les contrats d’assurance cyber. Il est important de les connaître pour éviter les mauvaises surprises :

  • Négligence grave : Si l’entreprise n’a pas mis en place des mesures de sécurité basiques (mises à jour des logiciels, mots de passe robustes, etc.), l’assureur peut refuser l’indemnisation.
  • Attaques internes volontaires : Les cyberattaques menées par un employé ou un prestataire malveillant ne sont généralement pas couvertes.
  • Perte de notoriété : Bien que certains contrats incluent des frais de communication, la perte de clients ou de parts de marché après une cyberattaque n’est pas directement indemnisée.
  • Amendes réglementaires : Si l’entreprise est sanctionnée pour non-respect des lois (comme le RGPD), les amendes ne sont souvent pas couvertes.

Comment choisir une assurance cyber adaptée à votre entreprise ?

1. Évaluez vos risques spécifiques

Chaque entreprise est différente. Pour choisir une assurance cyber adaptée, commencez par identifier vos vulnérabilités :

  • Travaillez-vous avec des données sensibles (clients, finances, santé) ?
  • Quelle serait la conséquence d’une interruption de vos activités ?
  • Êtes-vous soumis à des obligations réglementaires (comme le RGPD) ?

2. Comparez les garanties proposées

Lorsque vous examinez les offres, vérifiez les points suivants :

  • Les types d’incidents couverts : ransomware, phishing, déni de service (DDoS), etc.
  • Les plafonds d’indemnisation : Certains contrats imposent des limites par type de sinistre.
  • Les exclusions : Assurez-vous de comprendre ce qui n’est pas couvert.

3. Demandez des services d’accompagnement

Certaines assurances cyber incluent des services supplémentaires qui peuvent être très utiles :

  • Audits de cybersécurité pour évaluer votre niveau de protection.
  • Conseils pour améliorer vos pratiques (politique de mots de passe, sauvegardes, etc.).
  • Assistance 24/7 en cas d’incident.

4. Adaptez la couverture à votre taille et à votre secteur

Une couverture trop limitée ne suffira pas à protéger votre entreprise, mais une couverture trop large peut être coûteuse. Par exemple :

  • Une TPE ayant peu de données sensibles peut opter pour une assurance de base couvrant les attaques courantes (ransomwares, phishing).
  • Une PME dans le secteur médical ou financier, manipulant des données sensibles, nécessitera une couverture plus complète.

Combien coûte une assurance cyber ?

Le coût d’une assurance cyber varie en fonction de plusieurs critères :

  • Taille de l’entreprise : Une TPE paiera moins qu’une PME avec plusieurs sites ou filiales.
  • Secteur d’activité : Les entreprises travaillant avec des données sensibles (santé, finance) ou exposées à des réglementations strictes paient souvent plus cher.
  • Mesures de sécurité préexistantes : Une entreprise qui a déjà mis en place des solutions de cybersécurité (antivirus, sauvegardes, MFA, etc.) bénéficiera d’un tarif plus avantageux.

En moyenne, pour une TPE, les primes d’assurance cyber commencent à quelques centaines d’euros par an et peuvent atteindre quelques milliers pour une PME.

Cas pratiques : L’impact d’une assurance cyber

Cas 1 : Une PME victime d’un ransomware

Après une cyberattaque par ransomware, une PME de 15 employés a vu ses fichiers critiques chiffrés, rendant son activité impossible. L’assurance cyber a couvert :

  • Les frais d’intervention d’experts pour identifier la faille.
  • La restauration des systèmes et des données à partir de sauvegardes.
  • La perte d’exploitation pendant une semaine d’arrêt d’activité.

Cas 2 : Une fuite de données clients

Une TPE a subi une fuite de données clients après une attaque de phishing. L’assurance a permis de :

  • Prendre en charge les frais juridiques pour répondre aux réclamations des clients.
  • Payer les frais de notification des personnes concernées, comme l’exige le RGPD.
  • Financer une campagne de communication pour atténuer l’impact sur la réputation.

Les erreurs à éviter

  1. Sous-estimer vos besoins : Ne pas prendre d’assurance ou choisir une couverture trop limitée peut vous laisser vulnérable en cas d’attaque.
  2. Ignorer les clauses du contrat : Lisez attentivement les exclusions et les obligations (comme la mise à jour des systèmes) pour éviter les refus d’indemnisation.
  3. Ne pas améliorer vos pratiques de cybersécurité : Une assurance cyber ne remplace pas de bonnes pratiques de prévention.

Conclusion

Les assurances cyber sont devenues un outil indispensable pour les TPE et PME dans un contexte où les cyberattaques se multiplient. Bien qu’elles ne remplacent pas des mesures de prévention solides, elles offrent une protection essentielle pour limiter les conséquences d’un incident. En choisissant une couverture adaptée à vos besoins et en respectant les bonnes pratiques de cybersécurité, vous pourrez protéger votre entreprise et assurer sa pérennité face aux menaces numériques.

Souhaitez-vous un conseil ou une aide pour analyser vos besoins spécifiques en assurance cyber ?